
Je rajouterai des photos quand je les aurai regroupées.
On se fait un warm-up en groupe dans le centre ville de toulouse le vendredi soir, soirée sympa, par contre, nuit de merde. Vers 2 h du mat', j'ai hyper chaud, je sue, mal au bide -> aïe aïe aïe, ça semble compromis pour la session du lendemain, ça valait bien le coup de passer des heures à discuter sur FB et à décortiquer des dizaines de modèles météo, croisés par des dizaines de spots, de cartes de routes,...
On est tout de même d'attaque le matin avec Mister C que j'héberge. Il me fait partir à la bourre, et Time Machine torpille les estimations waze sur la rocade.... A n'est même pas à la bourre au point de rdv, nos rapelapentistes qui forment la seconde caisse sont déjà là (un vrai montagnard, c'est à l'heure). Seule manque à l'appel Miss H (pas celle de Bozzo hein), à qui la pizzeria de la veille a été plus fatale qu'au reste.
Passé quelques embouteillages en bas de vallée, on grimpe vers le pas de la case, grand soleil, route dégagée (cette route en Andorre est très large, genre grandes bandes d'arrêt d'urgence sur les côtés, elle fait la largeur de 2 BM en travers

Une fois dans le col, le vent de SW n'est pas encore là, il y a par contre le petit venturi de NW. 3 nds, aucun kiter sur le spot, je prend l'option de partir sur le côté Sud, côté station, pour bien prendre le NW, et déplie magik 15, la pourfendeuse de light, la justicière de la pétole. J'en chie à la décoller, mais faut foutre les boules aux autres, ça motive, et elle se gonfle sans que j'ai pour autant trop à courir, de toute manière il y a 20 cm de puff... Ça semble compromis quand je n'arrive pas à la redécoller une fois le snow chaussé, puis la magie opère, je pars dans la mini pente, aïe aïe aïe, le retour va être dur... Loop d'aile avec lignes au ras de la crête d'un talus, qui m'a déjà stopé quelques rides dans le passé... Je passe le truc, me traîne dans la montée suivante, mais avec cette poudre, même à 5 à l'heure, c'est un gros kiff. J'arrive sur la crête, et là, j'avais oublié le bonheur que procure le fond de puissance d'une bonne 15 ! Je pars en traversée, bien toilé, en me recalant au vent du spot, et en gueulant de plaisir (et pour bien foutre les boules aux autres

Première descente en godille dans la poudre


On se fait des runs parmi les sapinous sur la crête. Le vent est monté un peu, je suis un chouille trop toilé sur la crête, mais ça me permet de le tenir ("aïe aïe aïe, s'il va sur l'autoroute, il est cuit ! on a plus de puissance"). Je vais me réfugier dans le bas du spot, 2 lacets de route plus bas, mais la neige y est transformée. Retour "faster than ski lift", 1 loop = 25 m de D+, le long du mur d'une bleue, paparazzi en skis sur les côtés....
Quelques beaux runs dans la poudre, avec la douceur et la régularité du fond de puissance de la 15, c'est hyper facile de poper par dessus les sapinous dans les descentes, grosse orgie. La 15 commence par contre à avoir trop de jus pendant les descentes en carves dans la poudre, et trop de lift en vol de pente. Le plateau de réception n'est en fait pas si plat, et il y a quelques ascendances, sur 2 ou 3, je me dis que je voyais mon replaquage bien plus tôt....
Pendant ce temps, les Espagnols font 20 m entre 2 déventes et redécollages laborieux de chiffons déventés, et C. pompe une 12, Naish Ride, 1ère session snowkite pour lui. Il descend dans la pente, dévente l'aile, et déclare à toute la montagne, que le snowkite, c'est de la maAarde



On grée de l'autre côté de la ligne HT, après 30 mètres à pieds. Je table sur le fait que le thermique se soit levé, et que ça monte de partout, sur tous les versants. S'extraire du premier goulet, avec une belle pente side à se farcir, est tout de même bien technique. Je déroule ma 6 adorée et prend de l'avance pendant qu'A gonfle sa Vector 9. Soso avale goulûment la contre-pente de neige molle, elle développe beaucoup de jus même en bord de fenêtre ; et sait se faire oublier, dégazée à fond, quand il faut faire des traversées, aile qui tire côté vide. Je bascule de l'autre côté de la crête, et me gave de powpow, en attendant qu'A s'extirpe du vallon ; ce qu'il fera en une dizaine de contre-bords (et autant de redécollages, me dira C qui observe la scène depuis le spot opposé). Je vois C qui continue à grimper, qui slalome entre les sapins ; à chaque fois que je reviens sur la crête pour observer la progression d'A, C a changé d'endroit, je me dis donc qu'il gère. A franchit la crête, et on trace sur le premier plateau, jusqu'au pied du pic Maia.
Il croit me fumer quand je lâche une traversée pour aller profiter d'une combe de poudre, mais je bénéficie d'une bascule de terrain, qui me permet de me décaler jusqu'à être pile dans l'axe de la montée, pendant qu'il tire des contre-bords sur le versant, pour éviter de se faire décaler vers la falaise sous le vent... J'enquille donc la montée d'un bloc, j'avais oublié comment c'était pentu, mais j'ai confiance en A, il gère bien (c'est sa 2nde sortie snowkite, mais il pilote bien et a un très gros niveau en ski). J'arrive sans efforts au sommet, passe au vent des antennes, et l'attend là-haut, la neige est étonnamment préservée du vent. Il y a une grande crête avec windlip géante, un vent parfait d'une douzaine de nœuds, un peu de poudre, je trace des grandes descentes carvées sur la crête, et remontées plein tacquet, aile calée. Le summum a été une descente à bloc, tout droit, position race, aile basse, au ras de la crête de la windlip, avec un balbuzard qui m'accompagne, qui se fait tout le run en soaring, à 3 m au-dessus et 3 m devant la crête. J'en avais jamais vu, ça a une forme étonnante en vol, avec beaucoup de flèche inverse(d'où peut-être le nom du Su-47 Berkut "aigle royal"), une queue très courte et bien en éventail, est ailes assez courbées, mais avec une envergure de déglingo... Superbes bestioles, la buse qui est à côté fait pâle figure.
8-9 runs plus tard, A finit la montée, et on se retrouve "au sommet du monde" (2640 m). Il passe sous le vent des antennes, et se fait déventer. Je vais le tirer, lui et son boudin, jusqu'à l'amener dans une zone qui prend suffisamment le vent pour qu'il puisse redécoller. On descend la crête, petit arrêt kiff dans une combe préservée, puis c'est reparti pour la face suivante. Celle-ci débouche sur un grand cirque, un peu le même shape qu'un demi-cratère. Je m'y engage et il suit, c'est pas le plus malin que j'ai fait dans ma vie. C'est expo sud, la neige a transformée, c'est pentu, très pentu. J'arrête régulièrement les traversées pour balancer quelques loop et remonter jusqu'à la crête. Je veux rester haut car j'ai peur qu'en bas il n'y ait pas de vent. Et surtout, j'ai la trouille que ça parte en coulée, on reste donc tout en haut, là où il n'y a aucune épaisseur.
Vraiment pas envie de me tanker au fond au pied de la pente, aile en chiffons, et de voir une grosse coulée m'arriver dessus et me péter les tibias. On poursuit la progression dans le cirque qui s'incurve, à une largeur de coulée l'un de l'autre. Je sens le vent faire des trucs bizarre, je m'arrête pour tester -> il n'y a plus rien et c'est travers pente, demi-tour, demi-tour !
Le retour sera ultra technique, traversées sans faire déventer l'aile, sans trop descendre, se refaire de l'altitude à grands coupe de KL. C'est ultra pentu, Soso siffle en furie mais j'atteins mes limites, je dirais qu'il y avait 35° facile. Je me fais un peu bloquer contre un sapinou d'1m50, et là je sais pas trop ce qu'il s'est passé, soit ça m'a déstabilisé et j'ai fait une erreur, soit il y a eu une belle bulle thermique, mais en tout cas, je me suis fait arracher. Je passe littéralement au travers du sapinou. J'ai la pente juste en face des yeux et n'en pense pas être loin, mais A (qui avait planté sa voile car je lui bloquais le passage) m'a vu partir bien haut, bien écarté de la pente, et s'est dit qu'il allait me ramasser à le petite cuillère 800 mètres plus bas... Moi, j'étais lancé dans l'action, j'ai lancé le mégaloop de ma vie, j'avais rarement entendu F&F siffler comme ça. Replaqué comme une fleur, j'ai poursuivi la montée, et j'ai continué à me barrer loin sans me retourner, même une fois le verrou franchi. Une fois le palpitant revenu à rythme normal, je reviens sur la crête pour observer A, qui passe avec la maestria des grands snowkiters, sans déconner je connais très peu de monde qui serait passé, gros gros niveau.
On revient ensuite dans la combe à powpow, son côté expo Nord est pas mal. Un sapinou de 2-3m se prend d'amour pour soso, petit intermède accrobranche

Le soleil baisse, la pente n'est pas excellente pour les vols (et la 6 est définitivement trop rapide), et on est un peu loin de point de départ, s'il faut en traîner un dans la neige, avec une fracture... Bref, on s'enquille la crête à bloc, le balbuzard est parti, dommage. Sesh freestyle sur le plateau de départ, puis on rentre, on est rincés. front roll avec pause au sommet
Mais... On voit C dans le vallon de départ, qui est remonté comme jamais. "c'est de la maAarde", "j'arrive à rien", "vous étiez où bande de c*nnards, personne ne vous a vu, j'allais appeler les secours"... En fait, il avait pas saisi le truc, et se faisait tirer par sa 12, sans contrôle. Petit tuto, mais il est pas dans le bon mode, et fait le contraire de chaque conseil. Je suis plus hyper pédagogue, je gueule dans le vent et le froid en parlant à son c*l,... Il est plus apprentissage par essais / erreurs, il s'en tire tout seul du coup, et s'extirpe du premier vallon à la hon, hyper technique. On reste avec lui pour qu'il se fasse tout de même une bonne sesh. Il est over-toilé en 12m ride, A est juteux en 9, et ça fait un moment que je n'ai plus eu à bouger ma 6... On reste sur le plateau, belle fin de session, dans une lumière rosée - mordorée. Les 3 au tacquet sur le même bord, dans les 12-15 nds les plus laminaires que je n'ai jamais vu de ma vie de snowkiter. Les cuisses fument, les batteries des portables et les doigts qui les tiennent se congèlent. On rentre poser sur la dernière tâche de soleil, celui-ci disparaît dans un creux entre deux pics, perfect angle, perfect timing.
Bilan matériel de la session : un sac (vide) FS explosé (passé un peu près d'un piquet, 10 m après le replaquage d'un VDP en 6m), mais compensé par achats de sauciflard et alcool pas cher (Andorre : détaxé), et d'une zouper sesh.