Le kiter moyen est grégaire
. Weekend la plupart en solo pour ma part, et en dents de scie. Du très bon, et du très bof.
Descente avec fairlady, sous la pluie de Toulouse jusqu'à la côte... J'ai changé les essuies glace, et ça lui rince le châssis, et elle tient bien mieux que feu Time Machine ma béhème (la béhèèème, la béhèmeeeu... © "la vérité si je mens"), mais bon, grosse prop' sur de l'autobahn détrempée, à enchaîner les passages où au moins une des roues est au planning, c'est jamais la grosse détente.
Et arrivé aux dosses, c'est la chine :
Une compèt' de juniors a lieu le lendemain, et ils s'entraînnent. J'aime pas les compèt, bon c'est mieux que le foot, mais... En plus, le vent est over-dégueux, normal il pleut sur les corbières. Direction l'île aux oiseaux, je m'échappe par le fond du bassin, puis loooong upwind, aidé par la hyper. Il y a un max d'air, elle tape, je suis trimé... A l'île, c'est dégueux aussi, et comme je suis tout seul, je n'ose pas trop engager. Du coup j'en fais le tour, et une fois dans la belle zone de flat que forment des bancs de sable à son vent, je vois LE truc qui m'arrive sur la tronche. Dans game of thrones, il diraient "white walkers", là c'est "white water"... Grosse barre blanche upwind,... tu vas prendre, tu vaaaas prendre cher.... Vite faire un max d'upwind histoire de se ménager un max de marge, tirer les derniers centimètres de trim, se détendre les guiboles en préparation de la charge, et *blam*, 'tain c'est arrivé encore plus vite que prévu !
50 nds bien tassés bien humides. Je ne suis plus en face de l'île aux oiseaux, j'ai de l'eau à courir, la hyper est saine... Je me paye même le luxe de rentrer par le canal, pur downwind étroit de 8-10 mètres de larges entre deux digues sur 200 mètres de long, puis une fois rentré dans l'anse, c'est moins fort, je me paye le second luxe de me mettre deux-trois tirs... Je ne me doutais pas que ça seraient les derniers de la journée
!
En effet, je pose, pause bouffe, puis comme il y a encore un monde fou, j'attends, petite sieste...
À mon réveil, c'est monté, 50 nds soutenus, molles à 40, passages à 55... Les pros et locaux très très chauds refusent certains jumps, ou font parfois "juste" des sauts droits, ont du gros déchet aux réceptions....
Angely dans ses œuvres (2ème au Lord of Tram d'il y a 15 jours)
Ça blaste, l'eau fume, même dans cette baie abritée.
Certains envoient fort tout de même, sont en 6 ou 7, l'extraterrestre en core sur la photo suivante est en 8 (et monte pas trop - dit celui qui est allongé sur la plage -, la faute aux lignes courtes ?
)
Deux riders très très énervés envoient quoi qu'il se passe, molles comme claquasses de l'espace, et des trucs vraiment barges, genre double loop board-off
... Un des deux, qui ride et replaque pourtant propre, se prend un énorme plat sur un S-loop qui n'a pas ressourcé à temps, je le vois rejoindre la plage sous le vent en nage tractée, un pied sortant de l'eau en permanence... J'imagine qu'il s'est fait ce pied ou la cheville, malgré qu'il avait éjecté la board en l'air. A ces vitesses d'impact, l'eau, c'est du béton (©TonyGlandyl).
Du coup, ça calme un peu : voir les dosses parfois vides, c'est rare.
Depuis le container des juges... Tout vibre.
Mais il y a toujours des acharnés. Perso, à chaque fois que je me chauffe pour y aller, je vois une rafale refermer le haillon de la caisse (les vérins sont pourtant durs à plaquer, et la vitre est à max 40° d'angle vers le haut), puis blaster tout le parking... Du coup je reste coucouche-panier.
Oui, le mec est en train de nager pour récupérer son TT qui s'est envolé !
Ce qui n'est pas le cas des warriors.
Le lendemain, un petit quart d'heure avant que les minots ne prennent le spot pour leur compèt. Je me mets deux tirs KL avec la boost² 5, puis je vais poncer une flaque sous le vent, à grands coups de darkslides. Y reste de l'air, dans les 40 nds, et la 5 a une telle portance, que je peux envoyer des darkslides de plusieurs dizaines de mètres de long (50+ sur les meilleurs
), et les terminer sans même mettre un loop... J'essaye de bosser la hauteur à laquelle le genou est, et faire anti-dérive avec le peu de board qui reste dans l'eau, pas facile, mais ça permet de les tenir sur encore plus long, avant de perdre trop de vitesse, et que la trajectoire s'incurve, dans la direction du vent.
Puis je sors par le canal sous le vent, pour le petit upwind des familles, et le tour de l'île aux oiseaux. Nothing fancy, nothin' special, je suis toilé ++, à la limite à laquelle l'aile commence à être moins efficace. Gros clapot avoisinant les 80 cm, je me fais une bonne balade, puis 2-3 km de downwind, à surfouiller. Vu qu'il y a toujours la compét, je rentre par le canal sous le vent. J'ai remarqué le départ de feu (dont on a pas mal parlé aux JTs récemment), je me dis que les canadair vont apparaître... Ça rate pas, deux paires viennent écoper pas loin - et encore plus proche de potes qui kitaient à St-Laurent de la Salanque, et se sont fait un peu peur.
On les voit au fond
Je reviens dans la bassine pile entre deux heat, moment surréaliste ou moi et un pote, on est tous les deux, avec les dosses et sa zone de tirs pour nous tout seuls ! 10 minutes plus tard, on laisse la place aux phases finales, et pause bouffe en regardant les minots.
'tain, 20 ans de moins, et je pouvais participer
! Le niveau des mecs est pas mal du tout vu leur âge, le niveau des nanas est.... bah, c'est sympa de voir que des nanas s'y mettent. Et certaines ont une sacré volonté, mention spéciale à une qui par deux fois, tente des loop alors que manifestement, elle maîtrise pas (en tout cas, dans ces conditions, il reste 30-40 nds), qu'elle les fait peu bordés (fausse bonne idée, classique des premiers loop que l'on tente) et amples, trop amples, et se prend gros crash sur gros crash, et revient au charbon... sacré volonté
!!
La zone se libère, il y a par contre pas mal de monde, je fais pas grand chose en début d'aprèm, tchatche avec des copines dont les potes sont à St-Laurent... Ça se vide graduellement, on commence à n'être que 6-8, à tourner intelligemment, dont 2-3 pros qui sont toujours aussi ouf à regarder. Le boulet de service vient faire ses petits sauts (ça, c'est pas le problème, il fait ce qu'il veut / ce qu'il peut), le problème, c'est qu'après chaque saut, au lieu de laisser la zone libre en repartant vers la droite, c'est le genre de mecs qui continue juuuuuusqu'au bord, sur la gauche, puis re-croise... "Bon, c'est pas grave, il est en b..... , son aile le lâche comme une m..... à chaque saut, ça va pas durer longtemps"... De mo, côté, la boost² 5 a de la portance à revendre, et dans 30-40 nds, je suis pile dans la plage où je peux monter haut, et envoyer du mégaloop vraiment haut, surtout ceux où je me sens catapulté par l'ascendance. La sensation de continuer à monter pendant que l'aile boucle au niveau de l'horizon
... Miam.
Un des pros, qui passait des double loop propres et des beaux mégaloop board-off et autres doobieloop, se prend une raclée juste quand je suis en train de revenir tribord amûre, je ne le vois donc pas de suite. C'est bien organisé, ça traîne pas : deux qui viennent sur lui direct, dont un qui lui sort la tête de l'eau si besoin et le largue, un troisième qui va récupérer l'aile, et vu que je suis upwind de tout ça, je prends la board. Malgré le détour que je fais, et le vent fort, je l'entends gueuler comme pas permis.. Bon, au moins, il est encore bien conscient.... Je crois que j'ai encore ses cris de douleur en tête. Genou cassé à ce qu'on en m'a dit :/ ... Comme quoi, des fois je suis content finalement de progresser lentement, à mon rythme, en ne faisant que des trucs que mon niveau de pilotage me permet de passer du premier coup.... Du coup, je progresse hyper lentement... Mais l'important c'est de se faire plaisir. Et pour l'instant, les KL board-off et les doubles KL, ça m'attire pas. Par contre, atteindre (avant de n'avoir plus de gnou) le niveau pour passer des S-loop, ça, ça me dit
.
Et puis il reste du monde sous le vent malgré les immenses vols de certains (un a parcouru un peu plus de 400 mètres : 5 KL hélico dans un sens, 8 dans l'autre, 3-4 à nouveau dans l'autre...). A mon niveau, je replaque deux fois pas assez loin d'un mec à mon goût "tain, celui-là avec son evo grise, je lui avais pourtant dit il y a dix minutes que soit il venait dans le flat avec nous suivre le circuit, soit s'il restait dans le clapot, qu'il passe pas là où tout le monde replaque, 50 à 150 mètres sous le vent,"... "ah ben tiens non, c'est A. ! ".
Bonne suite de session avec A., je suis plutôt passé sur des rotations, gros BL KL à l'horizontale, boogieloop de plus en plus haut, avec KL de plus en plus engagés, et en essayant de tenir le frontroll inverted le plus longtemps possible avant que le jus du KL ne te déglingue, et des boogie contraloop (loop main avant) qui passent de mieux en mieux aussi...
A. est en 8, un peu toilé, un peu frileux de son gnou, donc sauts droits pour lui, donc on se lance dans quelques sauts synchros avec concours de hauteur... A ce jeu-là, il est mieux en Evo8, bien que je le soupçonne de regarder dans ma direction seulement lorsque son hangtime supérieur permette que je sois déjà descendu
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Sur un appel particulièrement dynamique, plein de promesses, j'entends le grand *chklang* redouté et habituel, "tiens... ça continue à monter... J'ai perdu un peu d'énergie avec le choqué réflexe, mais ça continue à monter... Bon signe ça... Ça doit juste être une soudure du crochet de harnais, on va replaquer ça tout doux"... En fait, c'était juste ma ligne de sécu, un peu trop tendue, qui a pété
.
Changement de barre ("barre neuve"), et on y retourne. On fait le sunset, puis le début de la nuit, juste avec A., moi et une locale qui reste un peu sous le vent. Ça doit faire 6 heures de session (plus le matin) mais je ressens pas de fatigue, tout juste le changement de 24 à 20 mètres de ligne, qui change mon timing et participe à un peu de déchets sur des boogiee contraloop, que je maîtrise pas bien encore. Le dixième "aller c'est le dernier" me fera d'ailleurs un peu sentir mon harnais dans les côtes.
Une excellente fin de session, les dosses pour nous seuls, une chouette aile, un bon compère, du vent soutenu et assez régulier, jusqu'à la nuit tombée
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