Sacrées photos ! Et la nuit en bivouac, c'est assez badass. Vous aviez combien de kilos sur le dos, à la montée ?
De mon côté, une belle session à Ascou
. A. a sa Soul chez le réparateur, donc malgré l'air qu'il y a au parking, je prends la 18 Kestrel, et il prend ma K 15.
Je grimpe jusqu'au premier replat au pas de course, je sais que je vais pouvoir gréer juste après (pas possible depuis le parking, trop proche du premier téléski), donc je peux me cramer. A. a quant à lui oublié ses peaux, donc il redescend prendre le forfait 1 montée (merci la station de penser aux kiteux
).
La première petite montée
J'appréhende même une fois là-haut, vu qu'il y a souvent 10 nds de plus dans le col, et qu'il y a déjà 6-8 nds là...
La 18 me grimpe en deux loop et j'arrive sur le plateau. Le local me demande si c'est une 10m²
. Elle est plus encombrante que la 15, mais elle permet tout de même d'aller se mettre des belles courbes dans les 10 cm de fraîche qui ont été posés sans vent.
J'ai plus de mal à retrouver son mode "vol" que la dernière fois. Je mets ça sur le compte :
-de lignes plus courtes, qui font que j'envoie trop sec l'aile, et butte ma vitesse au décollage
-de vent plus fort (12-15 nds alors qu'il y avait 5 nds la dernière fois) qui font que je me fais scotcher sur place à la prise d'élan
-d'un vent orienté différemment, donc mes trajectoires de départ sont mauvaises.
Je débloque un peu le truc, puis A. arrive et je commence à le suivre, il prend des trajectoires bien plus dans la pente, plus face au vent, et vole bien bien haut avec ma 15... Lui qui voulait préserver son genou (ménisque fêlé quelques semaines avant...
) ! La K15 incite à la bouger en l'air, il y met même des downloop de fin de vol.
Le vent monte (la neige commence à voler à certains endroits dans les passages les plus forts, donc 15 nds avec bref passages à 15-18), passage en 15, A. repasse sur son evo 10 ("c'est chiant un boudin en 10" dixit l'intéressé, on croirait moi
!) et suite de la session.
La 15 est clairement hachement plus fun, plus vive, elle vole limite aussi bien en fait... On va chercher des bonnes pentes car il faut ça pour que A. vole.
La K15 se révèle vraiment rassurante dans cet exercice : quand tu choques, au lieu d'accélérer, tu descends (tu changes de pente de descente). Autant sur la sonic, le fait d'accélérer à bloc quand tu mettais bras haut, c'était jouissif.... Mais ça avait un petit côté terrorisant :
-tu savais que tu avais accumulé une péta chiée d'énergie, donc si tu rebordes d'un coup, soit tu reprends 15 mètres de gaz, soit tu t'envoies un gros pendule avec l'aile qui part derrière, soit les deux, soit... t'as pas envie d'essayer en fait.
-si tu veux descendre, tu peux pas trop : si tu choques tu te mets à finesse maximale et tu vas loin devant sans descendre, si tu bordes tu te mets en taux de chute mini et tu flottes sans descendre...
La Kestrel est donc nickel pour se perfectionner en vol. Pa contre -et à condition d'avoir un spot vraiment adapté : grand plat en face, vent cleann- une aile type sonic doit être plus jouissive. Ce qui m'éclate en ce moment, c'est de viser le sommet de chaque sapin, de me rediriger en vol, de suivre le relief sans trop de hauteur... Et ça, la Kestrel le permet.
Si tu as trop choqué et que tu veux remonte (avant d'arriver un peu bas sur la cime d'un sapin par exemple), ça fait pas grand-chose de reborder, par contre la travailler légèrement, c'est très efficace (et, encore une fois, l'aile y incite vraiment, ça vient naturellement).
J'ai pas grand-chose à dire de plus sur la K15, car on a passé près de la moitié de la distance en l'air
! A la remontée, elle loop bien, j'ai plus jamais eu le souci du début de l'oreille exter qui se repliait. Je pense que c'était vraiment le spot de pech david qui était complètement déventé au niveau du sol. Elle délivre un max de jus... Et enterre clairement des grosses peak dans cet exercice.
Les carves dans la poudre sont sympa aussi, l'aile ne se fait pas sentir et est bien stable, sans tirer, génial.
Fin de session à se mettre des vols dans le goulet une fois la station fermée, on tourne à deux sur la K15. Bon là je suis haut, mais c'est juste pour les images, sinon je suis plus bas (et j'incite à rester bas), et le vent est ultra clean (mourant dans la soirée), plus aucune activité thermique, on en est au quinzième vol dans cette zone,...
Évidemment, toujours checker le spot (du plat devant, du dégagement sur les côtés, des plans B), les conditions de vent, et son matos : harnais + baudrier, lignes, brides (particulièrement le speed system et les poulies), et les nœuds de connexion aux attaches de l'aile.
On plie alors que le vent s'en est définitivement allé se coucher, de même que la soleil, et la pleine lune prend de la présence.