Et j'ai pas fait le CR du weekend dernier... Semaine chargée.
On était à Ascou pour les deux jours.
La montée dans le goulet a été compliquée... Je grée sur le premier plat, A. me bassine avec les "tu restes vraiment sur le côté de la piste hein"
. En fait, il a surtout peur ue ça ne passe pas pour lui... Je me prends une coupure de vent, pose sur le côté, attends, et décide de faire le reste à pieds. A. passe, plein centre de piste, pose dans les coupure aile sur la piste en face des skieurs
, mais vu que c'est lui, ça va ("les égoïstes, c'est ceux qui pensent pas à moi").
Évidemment, quelques centaines de mètres plus loin, il se mange l'arbre (qui a donc été rebaptisé à son nom
).
Il grimpe au bouleau et je l'aide à décrocher son aile, puis môssieur veut absolument redécoller de là
... Je le persuade de terminer à pieds, et on grée 50 mètres plus haut, à l'embouchure du spot.
Neige trafolée par le vent, les bruyères, l'absence de sous-couche, la fonte (
). Donc avec A., c'est festival de vols de pente. On est tous les deux en 15 (lui en Soul, moi en Kestrel), 15-20 nds dans la journée, je sens même pas que je suis en 15m² dans ça, c'est top. En fin d'aprèm, on bouge vers le Sarrat des chèvres, mais il est déjà un peu tard. Je me fais avoir dans le verrou aérologique, la remontée à contre-pente sous une grosse windlip est technique. 2 bords plus tard, je suis au-dessus de la windlip, j'aurais dû faire demi-tour avant, mais je passe, puis je fais demi-tour, et là j'ai perdu quelques mètres, je suis trop bas.. Le vent n'est qu'une suite de rotors, je fais passer l'aile trop bas, elle dévente dans le gradient, puis un rotor me l'amène pleine face vers moi
. Bref, je me retrouve tanké dans le trou en-dessous de la grosse windlip. A. ne connaît pas ce coin et il a choisi un autre itinéraire, que je qualifierais d'ultra engagé (grosses pentes, et crêtes raides) et d'impossible (vent encore pire), bref l'itinéraire improbable "jamais vu qui que ce soit passer par là, les seuls fois où je suis passé ans le coin c'était au retour downwind, à tirer ma voile en traçant pleine balle dans la descente, si ça passe, c'est beau".
Ça passe pas pour lui, et une petite cravate vient rajouter sa touche à son aile.
Et l'on remarque que la station vient de fermer -> il est temps de plier et redescendre par gravité au parking, pour récupérer et monter les affaires pour la nuit.
Au parking, les kiter locaux nous font un peu flipper "ah ben dès que le soleil passe derrière cette crête là, le vent coupe".
Distance soleil-crête : moins que l'épaisseur d'un doigt
. J'active à bloc, prends mes 20 kg (2 sac couchage, change, bouffe, matelas gonflable, eau, charbon de bois,...), laisse A. (je peux pas supporter l'inertie de groupe, même à 2
), redéplie la K15, et c'est parti pour la montée depuis le parking, sur la piste de la station fermée.
La K15 enchaîne les loop dans le light et tracte fort, un vrai plaisir. J'arrive sur le plateau, puis en haut dans le col, pose un premier sac, et en remonte ensuite deux comme ça. Pour redescendre, je me paye même le luxe d'envoyer pour la première fois un vol de pente dans le dernier goulet. C'est le fantasme d'A., et je suis pile en face de lui qui est en train de monter
.
On fait ensuite le sunset avec de superbes couleurs, puis le moonrise.
On se laisse griser par le ride pleine balle sur la piste qui est dans le col, grandes carves dans 20 nds, sans sentir la Kestrel qui me tire plus que ça, un délice.
La suite sera plus rocambolesque : je me prends une petite dévente et redécolle avec une merdouille dans le bridage, il fait déjà nuit et je décide d'aller comme ça jusqu'au refuge dans le col, mais en haut, c'est 25nds ++... L'aile tire à droite à cause de la merdouille dans le bridage et je dois donc la border (et une 15 bordée dans 25 nds, un jour où l'autre, ça tire), elle me sort une première fois quand je suis en train de déchausser, je me retrouve avec une lanière d'un pied encore en prise... Je m'acharne, prends deux petits vols, A. crie de larguer, je finis par le faire. Pour une fois, mon leash ne lâche pas, mais l'aile s'agite furieusement au bout des lignes. Ça se finira dans une barrière (fil de fer rond ouf!), à la frontale, de nuit. Je fais une boule comme je peux, puis vais voir A., mais il a déjà posé, largué.
On arrive dans le refuge, je découvre qu'il y a même du bois, et on se cale pour la soirée.
"Ça fait du bien quand ça s'arrête". La Soul n'est pas indemne non plus, elle a gagnée une entrée d'air supplémentaire suite à la cravate vers le sarrat des chèvres. Ce qui n'a pas empêché A. de remonter avec, puis de se mettre des vols de pente
.
L'intérieur du refuge au matin :
Je descends chercher Aile-Iz (pas dispo la veille) et un covoit, et me réapprovisionner en aile : je sens que ça va prendre du temps de démêler et réparer la Kestrel ! Remontée à pieds (
), pas de vent... C'est con, pour une fois que j'étais à pied d'oeuvre tout en haut dès le matin ! Aile-Iz nous met la branlée à la montée, bon moi j'ai l'excuse d'avoir ridé la veille, puis dormi dans des conditions pas hyper confort non plus (réveils fréquents pour glisse une bûche, mais sas sortir du duvet
), mais l'autre, il a 20 piges, militaire...
A. est passé en Peak 5 8(d'ailleurs il la vend), je ressors ma Sonic 3 15 (en vente aussi, pas chère), Aile-Iz ne ride pas (toujours son doigt), et le covoit sort en 10 b., puis inaugurera sa Soul V2 15 (décidément, son choix de matos est... discutable).
Vent light, les boudins sont 90% du temps au sol (bon, y avait sûrement moyen de faire mieux, en ne s'accrochant pas à la barre dès que l'aile part en arrière), la neige est pas ouf, et ni A. et sa Peak, ni moi, ne volons vraiment. La Kestrel me manque...
Retour tôt avec Aile-Iz, et soirée concert : pink floyd au piano et violoncelle
.
How I Wish You Were Here