USS... (prononcer "huss !")
Bon, ce weekend, on a pas fait le sunset. Direction l'Aubrac, la route met dans l'ambiance sur les 10-15 derniers kilomètres, de la glace soupoudrée de sucre glace, par les 30-35 nds qui ont soufflé la veille, et les 20 nds du jour.
"Ici c'est l'Aubrac "
La pente est faible et ils ont mis des petits graviers (de lauze je crois), donc il y a un bon grip malgré les pneus été.
Une fois arrivés dans le col, comme toujours ça y souffle bien, 20 nds établis, donc le plan c'est boudin : c'est Aile-Iz en boost² 5, moi en hyper 7.
Bon, AIle-Iz a passée une sale nuit, le gonflage de la 5 avec le tuyau qui tourne et la baïonnette qui sort révèle son manque de lucidité, je m'y essaye et c'est à mon tour de me faire bizuter, par la valve qui (avec le froid ?) refuse de se fermer...
On en vient à bout, décollage, je fais 4 bords pour tester la 5. Première fois qu'on la fait voler, avec lignes que j'ai dû raccourcir (1 ligne coupée à la réception de la barre
), donc je préfère tester. J'aime bien l'aile, elle est douce, un bon cap, de la puissance et du depower, vive et pas trop lourde, l'aile ne poulpe pas, et les oreilles frétillent pas (la sensation en barre est même plutôt agréable pour un boudin). Un saut pour tester le lift qui n'est pas dégueux pour une 5, surtout dans 20-25 nds grand max, et je la file à Aile-Iz.
La neige est par contre... Bah y a pas de neige, juste de la glace.
Le lac des moines, balayé par la poudre qui s'barre
Du coup, sur cette glace avec blocs durs (les touffes d'herbe), c'est pas évident du tout. Les carres mordent pas, les skis rebondissent et dérapent... Aile-Iz fait quelques bords pendant que je grée la 7, puis s'en mange une gentille... Redécollage, elle repart mais sans cranter, descend downwind et arrive sur mes lignes du coup. Perte de contrôle, départ en speedloop, puis le classique lâché d'une main, l'autre main en bout de barre... Sur un boudin en 5, forcément ça loupe pas. Enfin, si, ça loop. Petit loop, lâché de barre une dizaine de mètres glissés plus loin (ça va, l'aile n'est pas trop méchante sur ce coup, faut dire que la puissance était très raisonnable), et fin de la partie "snowkite" pour Aile-Iz. On a vu sur 3-4 trucs que la mauvaise nuit fait qu'elle n'est pas dans le coup aujourd'hui, et le terrain gelé n'en vaut pas la chandelle non plus.
Je m'acharne et finis de gréer la 7. Pas assez de vent dès qu'on s'écarte du venturi entre une forêt et une butte où l'on a gréé : dès qu'on s'écarte upwind et qu'on veut déborder la forêt, ça devient un peu faible pour la 7 (la hyper a pourtant une sacré plage basse, et sur la glace, faut pas grand chose non plus !). Trop faible pour sauter avec assurance les barbelés, et cette zone n'a pas de porte. Retour là où j'ai gréé, puis passage sous le vent, par le lac. J'essaye de passer le long de la route ou Aile-Iz se balade, en plus "chouette y a de la poudre à cet endroit... Bon, c'est pas assez éloigné de la forêt juste au vent, mais en laissant l'aile haute, ça doit passer"... Dix mètres plus loin, je découvre pourquoi cette zone n'a pas été soufflée, et mon aile vient rejoindre la poudre.
Redéco après 20 mètres de marche, pendant ce temps Aile-Iz a bien avancée, et je me fais au final le plaisir de passer au taquet à côté d'elle à pieds
.
Je me souviens qu'il y a un grenier à poudre dans le coin (enfin, quelques kilomètres plus loin), et je vais me faire le hold-up du jour.
Le vent y est plus faible mais reste régulier, et la patate de la hyper et son bon mouvement (elle a la particularité d'accepter de remonter le bord de fenêtre bordée à fond, sans avoir à la choquer) compensent, et la neige y est restée. Je trace une vingtaine de descentes, puis retour en faisant le tour du lac, rejoindre Aile-Iz, et pause sandwich.
Deuxième départ, cette fois en raquettes pour elle, et on reste ensemble ce coup-ci.
La neige est horrible à kiter... Mais elle est superbe. Des plaques de glace, des endroits très travaillés...
"Dunes de neige" (pour ceux qui, comme moi, ont la vidéo de LVQ en tête).
Passage d'une contre-pente
Débouché sur les crêtes dominant le plateau, la récompense de la randonneuse...
La neige tassée par les pas est restée, le reste a été soufflé
Pour moi, la récompense c'est le grand talus, qui permet des vols de pente.
Pas assez de vent pour vraiment voler en 7m boudin...
La hyper loop agréablement, ça remonte vite et fort, facile de serrer les virages, la pente étant assez forte localement, et mangeant tout de même une grosse partie de la fenêtre.
Les traces de ceux qui se sont gavés à l'époque où c'était poudreux sont en surépaisseur, ça fait une impression très bizarre. Comme un genre de traces préhistoriques, je sais pas trop comment décrire la sensation... En tout cas, je suis jaloux !
Retour vers la bagnole, en passant re-braquer le grenier à poudre pour moi, puis je vais voir la vierge de l'autre côté de la route. Jamais vu de la glace si gelée ! Y a un coin où elle est sympa, mais déventé par une forêt side-off, qui envoie des gros rotors, ça tape dans le harnais, bof. En plus, les bancs de nuages arrivent. Un dernier roadgap et on se rentre.
Rbnb sympa en vallée, on y avait déjà été l'année dernière.
Le lendemain, les prév ont baissé, devait y avoir du vent light le matin, mais là, il n'y a plus qu'un seul modèle qui y croit, et encore, indiquant que ça coupe vers 10-11h. Vu que la glace est toujours autant glacée, on va en station, au moins la neige y sera damée / travaillée, et même si c'est moins fun (et moins rapide !), les téléski marchent même quand il n'y a pas de vent. Brameloup est une petite station, des pistes courtes (doit y avoir 300 mètres de dénivelé grand max), mais un nombre finalement étonnant de pistes, dont certaines bien sympa. Belle lumière rasante toute la journée sur ces pentes Nord, à travers les bouleaux qui ont quelques feuilles rouges, c'est superbe. Et en plus, il n'y a pas grand-monde sur les pistes.
Retour tranquille, 206 sw 80 poneys (grand max) ça change de Fairlady ou de feu Time Machine, mais je trouve quand même moyen d'énerver un trouduc en 911 turbo (tss... pour quiconque se respecte, c'est quand même de la merde un turbo... pourquoi ils en sont fiers et l'affichent
?). Il apprécie pas du tout de se faire taxer au freinage (ben quoi, j'ai pas le choix, je vais pas le doser à l'accélération ! ), il devra nous re-doubler 2 fois, c'est assez drôle (mais lui n'a pas l'air de le prendre ainsi).