Sylvain Maurin, a posté sur son compte facebook un compte rendu de session en Tiki de dimanche, avec sa prose habituelle. Comme c'est bien dans l'esprit du forum, paf en voici une copie:
Sylvain Maurin:
Bis repetita.
En fait, ce que j'ignorais, c'est que les conditions rencontrées hier aux Saintes Maries n'étaient que des tapas, et que le plat de résistance allait se déguster aujourd'hui à Port St Louis / plage Napoléon.
Oh, ce n'est pas que les vagues étaient plus hautes ou mieux rangées, non. Au contraire, coté plan d'eau, les vagues saintoises étaient vraiment de qualité XXL. Non, juste que hier, j'avais 5m² et TT, et j'ai fait ce que j'ai pu, alors qu'aujourd'hui, j'ai ressorti mon "attelage" préféré: 9m² Furia et Tiki. Et j'ai dessiné, peint, barbouillé, tagué autant de vagues qu'Eole m'en a apportées. Et comme si le tiki faisait le même effet que certaines drogues; Tout devient plus beau, plus calme, plus "slow motion". Les virages sur le dos des vagues sont plus longs, la planche glisse tellement bien qu'on peut lâcher la barre et envisager du pur surf "straight line" pendant 4 ou 5 secondes, le tout dans un silence quasi foilesque.
C'est quoi, une journée réussie? Déjà, c'est passer devant un spot bondé d'ailes (carteau) et arriver 10mn plus tard sur un spot pratiquement désert: 4 ailes et un windsurfer en tout et pour tout. Mise à l'eau, vent side on babord. Les vagues viennent du diable vauvert, lèchent la cote bleue au niveau du sémaphore de Couronne, et filent bon train pour venir peter à 300m de la plage.
Je croise quelques regards, reconnait l'un d'entre eux (Yvan Bedenik, le boss de kitexperience), et je m'immisce dans le sympathique quatuor à cordes. On remonte vers la Gracieuse, toujours sur le dos de grosses séries bien moussues. Puis on traverse la lande totalement immergée par une mer anormalement haute. On se fait quelques cabrioles sur eau plate, puis on repart sur le coté au vent, pour une longue et jouissive descente de houle sur les 5 kms qui nous séparent du poste de secours.
Puis le quatuor sort de l'eau, alors que deux nouvelles ailes se lèvent dans la grisaille camarguaise.
Ensuite, ce fut un nombre incalculable de bords dans tous les sens. Chaque minute passée fut pour moi une minute de symbiose, presque de fusion avec ce qui m'entourait, le vent, les vagues, le matos, et l'instant. Je me surprenais à sourire tout seul, au large, en descendant la houle.
Le cinéma a duré ainsi pendant pres de 4 heures, sans faire de pause, pour mieux communier, et rester connecté le plus longtemps possible.
J'ai fait mon dernier jibe vers 16h30, au ras de la plage. Puis je suis sorti, j'ai tout plié, j'ai fait peter la bise à mon copeau Jules. Ensuite, on est descendu à Carteau pour scalper une ou deux cervoises avec "ceux de l'eau plate". Au passage, j'échange mon tel avec David d'Avignon, tellement barge qu'il vient kiter avec, sanglé à l'arrière de son jumpy un magnifique bobber sur base Harley rigide 1340cc, au cas où le vent cale et que le soleil se radine...
J'ose esperer que je ne suis pas le seul à pouvoir m'extasier devant une journée comme celle là, et que vous tous savez à quel point la vie est belle dès lors qu'on a une fantastique passion à assouvir et faire partager... Profitons de chaque jour comme si c'était le dernier, même si on sait qu'il y en aura encore des tonnes du même acabit.. inch'allah!!
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