Hé bien, ça faisait un an que j'étais pas revenu sur ce spot ! Il y a toujours moyen d'y découvrir de nouveaux coins... Et des nouvelles configurations aérologiques, toutes plus barrées les unes que les autres. Quoique celle du jour, elle a un air de déjà-vu : on me l'a déjà fait celle-là... Exactement la même ! Je vais finir par apprendre.
Départ tardif avec K. (qui connaît très bien le spot) et M. (première fois sur ce spot, mais bon niveau), car c'est prévu de se déboucher seulement pour l'après-midi. Et c'est prévu cartooooouche... On arrive un peu avant 11h, c'est effectivement bouché. On se gare tout en haut du col, et on se tâte. Quelques rafales isolées blastent le parking, me faisant hésiter à prendre caisson 6 (sonic²) ou boudin 7 (hyper), en plus de magik sonic évidemment ("jamais sans ma 15"). M. n'a que peak 9 en caisson, et quelques mugissements et snow devil le font hésiter... Ça sera sonic 15+6 pour moi et peak 9 pour M. finalement. Début de la piste sous les lignes HT à pied, puis on passe notre tour sur la première zone de gréage. Trop à contre-pente, trop déventée, trop proche des lignes HT et d'un vieux poteau de téléski, trop petite pour deux... Je grée un peu plus loin sous le regard de M., c'est déventé et je fais péter la 15 ("ranafout' je toile !"). Ça soulève fort au zénith, y a pas d'air en bas de fenêtre, c'est très instable, y a la piste et quelques skieurs pas loin, quelques sapins... Tout ce que j'aime. Je couine un bon moment dans cet enfer aérologique, à contre-pente, à gagner 3 mètres sur des longs bords pénibles, puis à les re-perdre une bascule et deux bords plus tard... M. en tire la bonne conclusion, il poursuit à pieds et me gratte.
Sur un malentendu, je m'extrais de la zone, réussit à atteindre la crête à contre-pente, avec l'aile au-dessus du vent dégueulassé pas les sapins sur la pente au vent, et à partir de là, ça le fait.
K. est parti après, pas hyper motivé, par contre il est joueur, il grée dès la première zone. "S'il passe avec sa peak 6, je me coupe une burne". À mon soulagement il se fait bloquer par le verrou (mais dommage pour lui... ça passait, c'était beau).
Deux-trois descentes dans une belle neige fraîche bien épaisse, portante, le long des crêtes, à côté de chiens de traîneaux, à doubler des randonneurs qui montent, et à repasser à côté de M. qui grée... Je suis gavé de puissance à chaque fois que je remonte vers le premier plateau, mi-trimé, la 15 est parfaite. J'y laisse mon sac, puis vais me quiller 2-3 descentes de l'autre côté.
Au fond, le pic de la mine. Derrière la photo, les crêtes en question. Et à droite, les pentes au vent.
Un mini vol de pente dans une petite combe pour tester (M. me disait avoir envie de découvrir le vol), puis je vais le chercher. Sans réfléchir à pourquoi son chiffon est au sol, je vais l'aider et la lui re-positionner. Évidemment, si sa voile était au sol, c'est qu'il y a pas d'air... Magik 15 dévente pendant que je ne m'occupe pas d'elle. Le vent a bien baissé... À partir de là, s'en suivront une bonne heure de bataillage.... À attendre une bouffe, faire 10 mètres... Remarquer que le vent tourne de plus en plus W, descendant... En plus c'est blindé de petits sapins, de piquets, faut bien faire gaffe à où l'aile va redescendre quand ça va passer de 3 à 2 nds...
M., grosso modo là où il a gréé...
Je m'acharne car je voudrais bien atteindre mon sac qui est "là-haut". K. est passé pendant que je repositionnais l'aile de M., juste à temps, et il est sur le second plateau, dans le brouillard.
Compteur de carotte : +1 *chkiling*
Je finis par renoncer à aller chercher mon sac avec les honneurs : je plie, range mon égo, et vais me le chercher à pattes (en fait, il est plus proche que redouté, et la neige porte plutôt bien à pieds). Le ciel se découvre, il n'y a plus un pet de vent, et on redescend tous les 3, direction le parking pour aviser (tenter Ascou ou Envalira). De mon côté, je crois au spot de l'autre côté de la route, "le trou", qui fait toujours un bon venturi. Effectivement, une fois arrivé au parking, la question ne se pose pas, et on grée direct de l'autre côté.
Il y a quand même une belle aire de jeux.. Que l'effet panoramique agrandit, car les pentes sont très écrasées sur la photo.
Je commence par me manger le petit toit du panneau, en lauzes, tenues par des tiges en métal courbé
...
Pas de dégâts. Mais pas facile de grimper en boots et avec le harnais !
Il est possible, et même étonnamment facile une fois contourné un verrou, d'aller dans le début de la vallée sur la gauche (celle du CR en première page). K. s'acharne dans le verrou et les sapins, que magik 15 m'a permis de contourner upwind, grâce à son bon cap en pente side (grande finesse, grosse puissance = bon cap en pente side !).
Je grimpe jusqu'à ce que les sapins deviennent serrés, et le vent vraiment faible, puis premier repérage. Le vent a été régulier à la montée, il est régulier aussi à la descente. Je sens les deux ascendances classiques aux deux ressauts, tout est norminoul. Saut déclenché sec avec downloop agressif à la descente pour tester la résistance de l'aile, puis remontée, en jaugeant toujours le vent. Une fois en haut, prise d'élan, aile qui remonte lentement au-dessus, inversion des mains sur la barre... Je suis 3/4 choqué, 5 cm de trim, taquet de vitesse, le ressaut qui arrive... Et le sol qui s'éloigne sous les pieds, la vue qui s'agrandit
. L'aile siffle, j'hésite à choquer à fond (pas envie de manger une frontale à la sortie de l'ascendance, et j'ai déjà l'aile en bord de champ de vision, donc bien loin derrière le zénith tout de même), je suis quand même pas mal plus haut que voulu... Puis grosse prise de vitesse, planète qui revient à des hauteurs plus agréables. Petit passage star wars à viser de ne pas passer au-dessus de gros rochers épars, puis c'est l'arrivée sur la seconde ascendance. Je gueule un gros coup histoire d'exulter, et d'attirer l'attention de K. et M. (en train de démêler la peak de M., qui n'y arrivera pas de l'aprèm :/ ). Au vol suivant, K. m'a rejoint, et comme une fois encore, je suis plus haut que voulu (5-10 m), et qu'il ne dévie pas sa trajectoire, je m'offre un petit passage quasi à sa verticale
.
4-5 vols en tout, puis à la montée, je sens qu'Éole commence à caguer dans la colle. Des coupures, des tourbillons de neige, de la bulle thermique qui se décolle... K. tente de basculer du dôme, vers la vallée à gauche, et en sera pour ses frais. J'avais tenté aussi... Ce que j'aime avec les sonic (toutes générations confondues, sauf sonic race / VMG), c'est qu'elle préviennent. Avec son grand AR et ses oreilles vrillées, elle te dit "ah nan nan nan, à gauche c'est pas bon", ou "tiens, tu sens l'ascendance qui se déclenche là ? aller, envoie-moi vers le zénith, envoie moi, et je te lift !". Et si tu y es suffisamment attentif, ça te permet de faire demi-tour à l'entrée des pièges.
Je dégage le coin, et vais vers le trou, objectif petite session freestyle.
Le spot est très bien garni, le ruisseau est super facile à franchir, il y a de l'air de partout (mais léger)... Donc après être remonté un peu au vent sur le léger plateau descendant, en ayant ponctué ça de quelques BL KL, frontroll KL, doubles BL transitions, je suis bien descendu, et en bonne position pour passer le ruisseau. Qui est habituellement pas facile, mais là ça passe tout seul, ea-sy. De même pour les pentes sur les côtés, qui grimpent en side facile, à surborder la 15, la faire tourner, la faire shooter, la surborder et la faire tourner... Je vous ai déjà dit que j'aime cette 15 ?!
J'atteins le bout que je m'étais fixe :
Tout en m'étant mis quelques descentes au passage dans les pentes side... Certaines en godilles, et une en vol, histoire de faire un upwind magique et massif.
Comme ça marche, bah je continue... "tant que je gagne, je joue" (©Coluche, à un distributeur automatique). Un mamelon me tente, je suis jamais allé dans ce coin-là. Je monte dans le brouillard pour passer une épaule, ça devient raide. Très raide, trop pour cette neige fraîche et lourde, loin des autres. Je décide de contourner, puis le vent commence à me le refuser... Et c'est la coupure, nette.
Au fond à droite, mon sac...
Je replie, compteur de carottes du jour : +2 *chkiling* *chkiling*
Un kilomètre à pieds dans la fraîche, sans les raquettes ni même un sac pour l'aile (serrée dans le harnais), à traîner le snow, ça va me faire la b*te... Après "la marche de l'empeureur" : "la marche du joueur".
J'avais dit que je me ferai bien une session sunset... Je pensais pas à un walk of shame avec le soleil qui se couche.
Au final, ça s'est passé mieux que ce que ma condition de paresseux croisé palourde me laissait présager, faut dire que j'étais sur une courbe de niveau, et que j'ai joué à relier les zones soufflées. J'ai même pas perdu de temps à tenter de redécoller, quand 2-3 nds sont apparus, descendants la pente (micro effet catabatique), et je suis arrivé quand les covoit pliaient leurs peak (K. a dû démêler la sienne, et M. n'avait pas fini la sienne... Je m'y suis essayé, mais je sais pas ce qu'il avait foutu, j'ai échoué aussi).
Malgré les deux coupures, j'ai bien aimé la session : une neige bien meilleure que ce que je redoutais (je pensais que ça serait soufflé), j'ai pu profiter des 2 zones du spot avec des belles descentes (plus que ce que je n'aurai jamais fait à pieds !), du bon gros vol bien fat (plusieurs dizaines de secondes), du coin que je n'avais jamais vu....