Pour donner le ton de la session, à l'arrivée sur le spot, alors que je suis en train de mettre la combi, des passants m'abordent en me disant "vous êtes des tarés", ou un truc du genre. Ça met dans l'ambiance
.
Pas tant que ça d'air, 25-30 nds, avec quelques pointes vers 40 (baston relève 38 au max, je pense qu'il y a eu un peu plus).
J'y suis allé en hydra, car je voulais être à l'aise avec les vagues. Notamment pour pouvoir accélérer pleine balle pour ne pas se manger une crête qui te tombe dessus, et ensuite pouvoir directement casser la vitesse et reprendre du cap, pour laisser passer la vague en-dessous de toi, en profitant d'une section qui ne brise pas. Avec la sonic, c'est un poil plus compliqué de ralentir une fois lancé.
La houle était velue, plein ON, bien plus forte que d'habitude par ce genre de vent. Il y avait plus de houle que d'air quoi...
A mon arrivée :
Il y a quand même de quoi sauter
Les lignes de houle saturaient de partout, c'en était compliqué de sortir de la bassine, voir même de naviguer dans la bassine parfois. Fallait être fin négociateur.
"4 à droite, et 2 à gauche".
Une fois le bon de sortie obtenu, plus au large ça restait gros, genre 3-4 mètres, et déferlant, même plusieurs centaines de mètres au vent de la bassine.
J'ai été voir en face du glissant :
J'en ai pris quelques unes, mais dans les séries, c'était compliqué. Même sous le vent de la digue, j'ai réussi à me manger : une bouée qui est réapparue d'un coup, et m'a choppée la board...
Ça fermait un peu de partout dans les plus gros trains, avec une période courte, rendant impossible parfois la remontée au vent.
J'ai bien tenté une approche fine :
Mais par plein ON, avec parfois des passages vers 25 nds, je m'en suis mangé une. Plusieurs centaines de mètres poussé et roulé dans l'écume, le genre de truc où tu te félicites d'avoir fait des backloop, doubles, triples, et plus, pendant des années, ça t'aura au moins servi à savoir te repérer dans l'espace, et maintenir une aile en l'air...
J'ouvre les yeux, repère la kooka, la rejoint (trop) près de la digue, foire un waterstart...
Je m'exfiltre en montant les caillasses, à pieds avec la board sous le bras; je n'aurais même pas réussi à viser le glissant...
J'y retourne et reste sagement dans la bassine.
ça monte - le mec est en 10
ça ferme
De temps en temps, je regrette de ne pas avoir sorti soso, mais quelques bonnes claques qui m'étendent les bras avec l'hydra, font qu'au final, c'est le bon choix. Et puis je me suis mis quelques tirs, dont un très sympa, et un bien plus haut que toutes les voiles, à voir tous les toits des immeubles de marseille, et à se dire que si je renvoyais l'aile fort, je pouvais atteindre le club nautique à l'attéro... Celui-là, je l'ai fait tribord amûre, qui permettait moins de croiser les rampes, mais j'ai eu de la chance, j'ai choppé avec un max de vitesse et de crantage, l'endroit exact ou la vague s'incurvait, et c'est parti super fort.
En fin de session, c'est devenu un peu plus gérable, ou alors je m'étais habitué... Plus de monde aussi, avec en permanence 2-3 qui avaient un bon niveau, mais pas le niveau pour être là. Le genre de relou qui reste juste dans les 20 mètres protégés sous la digue de gauche...
Tu arrives pour t'y mettre un tir : il est dans la zone.
Tu annules le vol, le laisse faire demi-tour et partir, tu fais demi-tour, prends de l'élan, te prépare à cranter pour sauter : il voit une vague, prend peur, et fais demi-tour
... Et ça, 10 fois de suite.
Tu fais un grand bord, il te suit, tu reviens vers la zone de flat, il t'y colle... Je faisais des demi-tous aléatoires, pas en fonction des vagues je veux dire, et le mec restait systématiquement 20 mètres sous mon vent...
Ce genre de relous dégageait assez vite, en général à la première série, mais était aussi sec remplacé par un autre qui tentait sa chance, pourrissait le spot le temps de ses 3 bords, puis ressortait une fois qu'une vague l'avait poussé, puis que le shore break l'avait laminé sur les galets... Puis une nouvelle aile arrivait, etc.
Bref, entre le fait qu'en fin de session, c'était un peu plus facile de s'extraire de la bassine, et qu'il y avait un peu plus de monde, je suis plus parti surfer. Le truc tout de même, c'est que bien que tu partes de plusieurs centaines de mètres au vent, bah en dévalant une bien raide de 3-4 mètres, tu reviens très très vite vers la bassine... Aile basse... Linges détendues... Et avec un gros paquet qui te poursuit.
M'en suis mis quelques unes, dont deux superbes. La meilleur a été une que j'ai attaqué en grosse courbe backside, avec l'aile qui plonge en un très large downloop, très choquée. J'ai pris une vitesse de dingue à la première descente, et le downloop n'est pas passé haut (l'hydra choquée et lignes détendues, ça tourne pas fort). Les lignes étaient bien détendues, l'hydra a traversée lentement le bas de la fenêtre (choquée et avants peu tendus, elle est lente), j'ai pu attaquer le roller, remonter sur la vague, pendant que l'hydra retrouvait un minimum d'altitude, enfin surtout, je lui ai fait pointer le bord d'attaque vers le haut, et là; hop, carve frontside pour repartir dévaler la machine à adrénaline
, puis plusieurs grandes carves, jusqu'au bord. Et là, un des tricks que j'adore, c'est arriver avec le shore break aux fesses, monter sur la plage en profitant de la précédente qui s'y étale et y dépose 20 cm d'eau, et faire un petit saut transition en backloop, avec le shore break qui te poursuivait, qui te passe juste de dessous de la board, et tu replaques avec une grosse relance, prêt à croiser le shore break suivant, en popant par dessus
.
Pour les carves pleine balle, j'adore la kooka, et je me serai pas vu avec une directionnelle : pas assez de vitesse, pas assez d'accroche ni de contrôle. Les ailerons de 30 mm se sont avérés être à la limite sur certaines grandes carves, mais comme je pense pas avoir souvent ce genre de conditions, pas grave.
Bref, très bonne session, dommage que les potes n'y étaient pas (j'aurais bien vu maître boZZo ou Stef en strapless tiens... A part un qui gérait super bien, et 2 qui se sont faits dégager direct par les vagues, tout le monde était en TT), sinon c'était parfait.