J'hésite entre la 11 et la 15, il y a une grosse vingtaine de nœuds. Pas envie de me mettre une grosse galère, et je sais que je suis rincé, donc je sors la 11.
Début de session mou, vent faiblard et je ride trop timoré, ça le fait pas... J'envoie chier la 11 et elle se venge direct, . En effet, je l'ai laissé faire sa vie pendant que je remettais une sécu de leash qui se barrait, elle est allée s'étaler sur l'eau, puis se verrouiller... Dans ces situations-là : bord d'attaque vers l'eau, aile qui a bue, et verrouillée, d'habitude, ça le fait pas. Mais d'habitude, quand je plante mes ailes, c'est qu'il n'y a pas d'air, alors que là, il y a une quinzaine de nœuds.
Je menace, "si tu n'obéis pas, Papa va venir, et va te retourner", et hésite à enrouler les lignes pour vraiment aller la remettre dans le droit chemin. A force de tirer un peu à droite à gauche, j'arrive à lui faire prendre le vent, puis à la reconstruire.
A partir de là, c'est gagné, il n'y a plus qu'à tirer les bonnes lignes aux bons moments, bien doser, et j'arrive à la drainer, alors qu'elle est encore bord d'attaque vers le bas. Avec un haut ratio, c'est assez technique...
Un quart d'heure plus tard, je suis reparti, et j'ai rien retiendu la leçon, je navigue plus vite, plus chargé, plus choqué, plus agressif.
Zic dans la tête : "MC Hammer - U Can't Touch This" .
Quelques bons jumps une fois dans le flat, mais va falloir que je change mes SPL, la 11 commence à avoir un comportement qui ne me plaît pas. En tout cas, je me rince bien la tête, dont une fois au sens propre, sur un bon frontroll handwash foiré.
Le vent est toujours un peu rafaleux, et quelques sauts font bien monter la température, et la pompe à adrénaline envoie quelques burst.
-Neurone droit : "-'tain on va au tas là !"
-Neurone gauche : *pas lâcher l'extrémité de la barre, pas lâcher*.... "-ça va passer"
Ce frontroll one-foot, avec un replaquage initialement prévu en downloop, mais qui s'est avéré être un bon gros late kiteloop bien ample des familles, a été le point d'orgue.
Dernier gros tir, histoire de voir le choleil couler une second fois dans la même journée .
- J'aime bien les couchers de soleil. Allons voir un coucher de soleil...
- Mais il faut attendre...
- Attendre quoi ?
- Attendre que le soleil se couche.
Tu as eu l'air très surpris d'abord, et puis tu as ri de toi-même. Et tu m'as dit:
- Je me crois toujours chez moi !
En effet. Quand il est midi aux États-Unis, le soleil, tout le monde le sait, se couche sur la France. Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute pour assister au coucher de soleil. Malheureusement la France est bien trop éloignée. Mais, sur ta si petite planète, il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas. Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais...
- Un jour, j'ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois !