Samedi, ça reposait dans les Pyrénées, mais trop bouché et vent de sud trop fort pour le tenter.
C'était tentant côté med' : 35 nds de marin et 15°C, mais le relevés étaient à 58 nds... Jamais vu ça pour du marin, plein Sud en plus. Il y avait bien un coin vers Canet avec moins d'air sur les relevés, mais le problème, c'est que c'était cohérent avec
certains modèles.. Qui annonçaient 40 nds le reste de la journée. Et plutôt 50 sur le spot que je visais pour Aile-Iz, protégé des vagues.
Plan B tourisme donc, très sympa.
Et dimanche, c'est la tempête Monica qui nous faisait une petite gâterie. Départ avec A. et son coloc' après 20 minutes à leur expliquer que le bulletin de risque d'avalanche à 4 :
-c'était pas une surprise, après une semaine de chutes, et 3 transformations (à minima)
-que quand on a de la poudre sur ces spots, c'est toujours avec des BRA très élevés... et je vais pas changer mes habitudes sous prétexte qu'il vient d'apprendre ce que c'est qu'un risque d'avalanche
-et surtout, le spot n'a pas de pentes qui dépasse 20° si on reste intelligents.
Bref, il finissent par être convaincus, et direction envalira. C'est pas le spot le moins pentu qu'on ait, mais il prend bien le SW, et les autres spots sont bouchés, avec 3-4 bascules bizarres dans la journée. Arrivés sur place, ça blaste... Ooops, j'ai pas pris la 5, devait y avoir 8-15 nds et on s'est concentrés sur les grosses bâches... J'ai tout d même pris la Hawk 6, mais je sors la Kestrel 8, je fais fusible dans 20 nds bien tassés.
A. dégage à peine les lignes HT et je vois la K15 qui émerge de derrière la crête du verrou
, tiens, j'y serais pas allé en 15 ! Il a prêté une 7 vector à B., qui sera très bien.
On attend B. et on ride le début de la pente du pic Maia, traçage dans une poudre assez compacte, un peu travaillée par le vent mais pas gelée, et avec de belles accumulations par endroit, tandis que A. grimpe direct bien haut, et vol de pente en side avec vent bien pourri, et configuration de pente pas top... Elle est vraiment (trop?) rassurante en vol, cette Kestrel.
Le vent tourne un peu, je me focalise sur une petite avancée qui se dégage du plateau. Il faut progresser un peu à contre-pente sur sa crête étroite, puis c'est gavage downwin downhill dans de la belle poudre fraîche et assez légère, avec juste assez de sapinous pour jouer
.
Une heure et quelques conseils plus tard, B. lève enfin son aile, je l'aurais bien accompagné, mais le vent a vraiment trop tourné. La K8 est royale, alors que sur le spot, quelques zozones caisson ouverts se prennent des crasses, mais j'abdique tout de même. Le côté opposé du spot, de l'autre côté de la route, me tend les bras, et a l'air bien poudreux.
Je replie la K8, descends, traverse, et y déplie cette fois-ci la K12 - j'avais pris la 12 au départ vu la force du vent, et j'ai pas les clés du coffre à matos sur roues pour choper la 15. Et de toute manière, il y a large assez d'air.
Grosse, grosse gavade. La neige n'a pas été travaillée par le vent sur ce versant, et je trace tout méticuleusement, en réalisant des triangles : montée par la crête le long d'une piste de skis, descente en carves dans de la grosse poudre, puis retour par un replat, et ça ré-enchaîne sur les crêtes
. La 12 a le bon niveau de puissance : je suis libre de mes trajectoires à la descente, et je suis bien toilé pour revenir par les crêtes.
En essayant de remonter droit dans le pentu, ça le fait, mais c'est plus lent vu qu'il y a pas trop d'air en bas, et il y a tout de même pas mal de pente pour une 12, surtout avec les sapinous un peu partout.
Je trace méthodiquement à moi tout seul tout un pan du spot, à choisir la voie de descente en fonction de l'orientation du moment, et je réalise de multiples trous de sondage de qualité de neige
, en mode frontroll pieds-tête.
Je m'éclate pendant une heure, en voyant A. et B. sur l'autre partie du spot, dans un vent side-off... Puis les nuages prévus arrivent. Avec masque qui gèle genre grésil ou brouillard givrant, neige qui transforme et colle indiquant que le nuage est bien humide en effet. C'est raccord avec les prév' qui disent que ça se bouche en milieu d'après-midi, donc je me dis que c'est la fin de session, puis A. et B. rejoignent, et une grosse demie-heure après, une éclaircie. Puis une autre. Puis d'autres qui s'enchaînent
. Et la neige qui reste certes un peu compacte, mais redevient glissante, et plaisante à carver.
A. re-sort la 15, et avec cette configuration de pentes qui me plaisent plus, on se fait de beaux vols à deux. On déroge même beaucoup trop à ma limite perso de hauteur, et on s'en met des bien forts. Je kiff particulièrement les gros virages vers la droite pour aller longe la pente et poser sur un replat plus loin. Le virage s'effectue alors que l'aile est dans l'ascendance d'un talus et d'un lacet de la route plus bas, et on sent l'aile pleine d'énergie, grisant... Jusqu'ici, j'aimais pas trop voler avec la 12, mais sur un spot avec de la pente qui permet de l'utiliser avec beaucoup de taux de chute, et en lui donnant une belle vitesse, elle est très adaptée. Et les posés se font tout doux... A. teste la solidité de sa K15, il vole bien mais n'a pas encore vraiment intégré le mouvement de relance au posé, et il tomahawk pas mal... C'est solide ces ailes, il l'envoie aussi dans les pare-avalanches en piquets de bois
.
Le vent a baissé et B. est un peu à la peine en Vector 7, en plus il reste un peu bloqué dans la zone juste à côté du parking, il n'arrive pas à s'écarter des kids sur luge, le vent baisse encore, il manque un poil d'assurance et d'habitude dans son pilotage, et un boudin pas cravaché dans 6-8 nds, ça marche pas.
Fin de session tranquille à me mettre des derniers vols pour moi, flemme de ranger la 12 et sortir la 15, et A. essaye de se mettre des gros KL avec sa 15. Plus d'une fois sur deux, ça passe
, c'est solide les kiteux aussi !
Un bon gros envalira comme je les aime. On a fait un cinquième du spot voir moins, mais super conditions de vent, neige (et un peu soleil), c'est ça que je préfère !