Dimanche dernier, c'était la dernière de la saison peut-être
. Un Ascou, encore un (faut des spots sans caillasse), cette fois avec mon compère de vol A., P. qui fait sa seconde vraie session montagne, É. qui a lâché le massif central et se contraint de ce spot de poche, C. et P. qui découvrent.
Franchement, je pensais que la neige serait bien mieux, qu'il aurait reposé quelques centimètres de fraîche le vendredi, mais nah, y a rien, et c'est du béton. Vu tous les débutants et boudineux du groupe, on se prend le forfait une montée (5.5 €), et on remarque le manque de neige dès le téléski : avec le peu d'épaisseur, bah la perche, elle est trop petite pour moi ("la neige, elle est trop dure pour moi !") et je me fais éburner dès le départ, puis à chaque franchissement de poteau, et à chaque creux de la piste, qui monte bien raide.
On arrive au final en haut, avec Kestrel 15+12+8 pour ma part, K15 + Hawk 8 pour A., des peak pour É., et des boudins 10 à 7 pour les autres.
Avec A., on grée tous les deux les K15 orange, mais perso, je me trouve vite un poil toilé.
A. au sommet... Vous apprécierez l'épaisseur du manteau neigeux !
Je me fais bloquer par le vent lors des vols de pente, il y en a certains où je fais 10 secondes de sur-place (bordé à fond, certes). Et d'autres, où l'aile prend de telles baffes ascendantes, que je suis tiré d'un coup, et le crochet de harnais me ramène face voile, alors que je suis toujours barre inversée. C'est pas très agréable (du tout), et bien que j'ai maintenant pas mal l'habitude de gérer ça, puis que la Kestrel descende très bien d'un coup de choqué, je range la 15. 20 nds, la neige vole bien qu'il n'y ait plus que des blocs de glace... Je sors la K8 histoire d'aller essayer de rider vite en trouvant du béton un peu lisse.
A. reste en K15 (il a 15 kg de plus que moi) et il enchaîne vols et sauts, avec des KL hélico voir pas mal dans la fenêtre.
Pour quelqu'un qui a des problèmes de ménisque...
Il fait beau, le spot est beau, la lune est belle...
Et les gypaètes passent dans le col. 3, au lieu des 2 du couple habituels, et je rate la femelle. Les mâles ont tout de même une sacré taille (2m30 à 2m80 selon wiki), ça en impose. Et c'est pas farouche (ils savent qu'ils sont les plus gros).
Malgré l'absence de neige, je tente d'aller vers le sarat des chèvres. Je déchausse pour passer une grande zone de buissons non enneigés, et je vise la petite combe qui est habituellement gavée de poudre. Malgré l'orientation plein sud, c'est encore bien dur, donc j'y grave quelques traces, puis le vent baisse. C'est classiquement un trou déventé où il faut être toilé ++, là je suis avec la K8 et je vois que ça a bien baissé, donc retour au spot principal.
Traçage de la piste qui longe le spot, la 8 permet d'être hyper rapide et d'enchaîner les grandes carves à mach balle, avec le rail-to-rail qui te fait décoller d'un appui à l'autre, j'adore ça
.
Puis comme ça continue à baisser, passage en 12. Bon, en vol, sa pente de descente n'est pas adaptée au peu de pente de ce spot, et j'essaye de décoller à la vitesse de la 15,... En plus, vu que c'est tout de même l'aile d'Aile-Iz, je l'ai laissé réglée presque d'origine histoire qu'elle soit gentille en plage haute et fond de puissance en plage basse, donc elle surborde plus... Je me lance tout de même dans le goulet pour ce que je pense être un beau vol, boarf ça part pas si fort... Et pile au moment où un pisteur remonte en motoneige, j'ai donc droit à mon petit tir (je comprends).
Je passe la 12 à L. qui début en caissons et s'avoue vite vaincu, puis je sors la K15 et rejoins A. pour quelques vrais vols cette fois.
A. passe sa H8 à C. qui manque un peu de technique. Déjà que son boudin était allé parsemer de frontales tout les coins du spot, là elle tomahawk la Hawk un peu partout...
Malgré ça, elle aime bien et apprécie une vraie aile qui vole et qui soit légère. Le vent baissant, elle réussira même à en tirer une plage basse impressionnante (50 kg, H8, skis, 5-8 nds), mais la Hawk finira par se déchirer sur une nième frontale, sur la neige dure qui n'a toujours pas dégelée.
Une K15 et une H8, deux ailes, deux pratiques
A. le prend plutôt bien, le fait qu'il vienne d'exploser la insta360 de P. doit jouer
. Le vent baissant totalement, on replie avant de faire plus de conneries, et P. prend une petite leçon de snow pour la descente (il est monté à pieds vu que jamais fait de snow sans aile, et que le téléski est hard core).
La station a fermée, le soleil se couche, le vent a complétement coupé, et avec A., on utilise la pente pour glisser et redécoller nos ailes. Ailes au zénith, on arrive dans le goulet, et séquence star wars. Je suis loin devant et me fais un beau vol (mais déjà fait mieux), replaque, voit que ça continue à glisser, je vais loin, loin,... Aller, je vais passer tout le plat aile en l'air, tiens c'est bizarre qu'elle tienne comme ça
,... Je la remets dans ce que je pense être la fenêtre, et elle revient vers moi... Évidemment, je le savais en plus : le vent s'est inversé, les masses d'air froid redescendent.
Je vois A. qui s'élance plus haut, et qui, au moment de décoller, envoie fort son aile sur sa droite, direction le ravin
!
Tiens, il est joueur le garçon quand même ! Ça décolle et il réussit à récupérer le gros pendule, à ne pas se manger la paroi, à ne pas s'empaler sur les poteaux, à retourner au-dessus de la piste. Tout excité au fait d'être vivant (il n'a pas du tout fait exprès de lancer son aile sur le côté au décollage !), il ne m'entend pas lui répéter que le vent s'est inversé, et son aile vient s'affaler à côté de la mienne.
Une belle fin de session, étirée jusqu'à la nuit tombée, puis à un petit bar d'Ax
.